dimanche 26 octobre 2014

La chevelure toxique et nauséabonde de la comète de Rosetta

La sonde Rosetta a analysé la composition des gaz qui s'échappent de Tchouri, la comète autour de laquelle le robot Philae doit être mis en orbite dans une quinzaine de jour. Le résultat sent très mauvais.

Une chevelure digne de l'antique Méduse. Alors que la comète Tchourioumov-Guérassimenko 67PC (Tchouri pour les intimes) qu'escorte la sonde Rosetta se situe encore à plus de 400 millions de kilomètres du Soleil, des premiers éléments nous parviennent sur sa composition. 
Rosetta dispose en effet d'un spectromètre, "Rosina", capable d'étudier la composition de la chevelure de la comète, constituée des gaz et poussières éjectés du noyau sous l'effet du rayonnement solaire. L'instrument a reconnu toute une série de molécules. Dans un premier temps, elle a détecté de l'eau, du monoxyde de carbone, du dioxyde de carbone, de l'ammoniaque, du méthane et du méthanol. 

Oeufs pourris et odeur âcre et suffocante

Elle a ensuite trouvé du formaldéhyde, de l'hydrogène sulfuré, du cyanure d'hydrogène, du dioxyde de soufre et du sulfure de carbone, a annoncé l'Agence spatiale européenne (ESA) sur le blog de la mission Rosetta. 

"Le parfum de la comète Tchourioumov-Guérassimenko est plutôt fort, avec une odeur d'oeufs pourris (hydrogène sulfuré), d'écurie (ammoniaque) et l'odeur âcre, suffocante du formaldéhyde", décrit Kathrin Altwegg, principale responsable de l'instrument Rosina. "Tout ça mélangé avec l'arôme d'amande amère du cyanure d'hydrogène." "Ajoutez un relent d'alcool (méthanol) à ce mélange, associé à l'arôme vinaigré du dioxyde de soufre, et un soupçon du parfum doux et aromatique du sulfure de carbone, et vous arrivez au 'parfum' de votre comète", explique Kathrin Altwegg. 

Etudier l'origine des matériaux


Au-delà de l'aspect anecdotique, "tout ça fait un mélange extrêmement intéressant d'un point de vue scientifique pour étudier l'origine des matériaux de notre système solaire, la formation de notre Terre et l'origine de la vie", souligne-t-elle. 
Une recherche qui atteindra une nouvelle étape le 12 novembre. A cette date, l'ESA tentera de faire atterrir sur le noyau de la comète un robot laboratoire, Philae, une première dans l'histoire de l'exploration spatiale. La sonde Rosetta doit accompagner la comète au moins jusqu'à son passage au plus près du Soleil, en août 2015. 

Source : L'express

Publié sur Mouvement cosmique et Twitter @Cedelactu

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