Le virus évolue rapidement. A l'heure actuelle ses six espèces sont connues dont chacune engendre ses propres variétés. Il est difficile de dire exactement combien elles sont à l'heure actuelle, signale le professeur de l'Institut de virologie Ivanovski Alexandre Boutenko :
« Outre le virus Ebola proprement dit identifié pour la première fois au Zaïre (actuellement République démocratique du Congo) en 1976 il existe ses sous-types. Il y a notamment le virus Soudan, le virus Côte d'Ivoire ou le virus Ouganda. Il existe en plus le virus Reston identifié aux Etats-Unis et en Italie. Plus tard on a appris qu'un virus circulait activement dans la nature des Philippines et de l'Indonésie, mais il n'était pas pathogène. Le dernier sous-type d'Ebola a été identifié en Espagne. Ainsi nous avons un groupe de virus hétérogènes qui diffèrent du prototype. Cette diversité démontre que l'évolution est en cours. Cela signifie que les mutations auront lieu obligatoirement ».
Le pire c'est que chaque sous-type du virus exige un vaccin spécial. Ainsi des vaccins contre les virus Zaïre et Soudan existent depuis longtemps. Mais ils sont efficaces uniquement contre la souche qui leur a servi de base. Cela veut dire que le vaccin contre Ebola Zaïre n'est pas efficace contre les autres sous-types d'Ebola.
Le vaccin doit être complexe. Les spécialistes du monde entier s'en occupent à l'heure actuelle. On constate des progrès, mais il faut encore de six à douze mois pour qu'il puisse être largement utilisé. La Chine a décidé récemment d'envoyer dans les pays d'Afrique de l'Ouest son vaccin expérimental JK-05. Il a été développé par l'Académie de la médecine militaire pour les besoins de l'armée chinoise dans des circonstances extraordinaires et les médecins sont prêts à le tester sur eux-mêmes en cas de contamination. Cependant sa large utilisation n'est pas autorisée.
Entre-temps l'épidémie gagne en ampleur. Aux Etats-Unis le deuxième cas a été recensé sur le territoire américain. Dans les deux cas il s'agit des médecins qui ont soigné le Libérien Thomas Duncan décédé au Texas à la fin de la semaine dernière.
Le problème est dans le fait que les premiers symptômes ressemblent à une grippe ou à une fièvre : fatigue, fièvre, mal de gorge. Quelques jours plus tard ils sont suivis de vomissements, de diarrhée, d'une éruption cutanée, d'hémorragies internes et externes. Avec ces symptômes il est facile de diagnostiquer la maladie et d'isoler le malade, mais souvent il est trop tard. Aux Etats-Unis on recherche actuellement 130 personnes qui ont pris le même avion que l'infirmière qui se sentait déjà mal mais ne soupçonnait pas d'être contaminée par Ebola. Elle est actuellement hospitalisée et accuse les chefs de l'hôpital dans lequel elle a eu un contact avec un malade d'Ebola de ne pas avoir reçu de leur part des moyens de protection individuelle requis. Un groupe médical créé d'urgence tente d'établir combien de personnes elle pouvait infecter.
Au total, l'OMS a déjà recensé près de 9 000 cas. Si l'épidémie n'est pas arrêtée dans un proche avenir, à la fin de l'année le nombre de nouveaux cas pourra dépasser les 10 000 par semaine.
Source : La voix de la Russie
Publié sur Actu Hazmat-Nrbc et Twitter @Cedelactu
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