L’OMS ayant donné son accord pour l’évaluation de molécules contre le virus Ébola, des chercheurs français devraient bientôt lancer un essai clinique en Guinée.
Une équipe de chercheurs français (Inserm et Institut Pasteur) et guinéens va lancer un essai clinique en Guinée sur une molécule expérimentale censée enrayer la réplication du virus Ébola. Après l’autorisation donnée vendredi 5 septembre par l’OMS (Organisation mondiale de la Santé), « nous nous orienterions a priori vers la molécule développée par les Japonais », indique Bernadette Murgue, directrice adjointe de l’Institut de microbiologie et maladies infectieuses, à Paris. Le favipiravir a déjà fait l’objet d’une phase 3 contre la grippe résistante aux autres traitements antiviraux. Il est même déjà autorisé au Japon dans cette indication.
Toutefois, « c’est encore très préliminaire », prévient-elle. Si l’essai sera à coup sûr mené en Guinée, « nous ne pouvons pas donner beaucoup plus de précisions ». Seule certitude, « même si sa mise en place se fait dans un timing plus serré que d’habitude, cet essai sera réalisé en accord avec les règles de bonne conduite ». C’est d’ailleurs pourquoi « on ne peut raisonnablement pas imaginer le mettre en place avant le mois de novembre 2014, précise-t-elle. Toutes les autorisations éthiques et réglementaires devront être obtenues et le protocole devra passer devant le comité d’éthique de Guinée. »
« Si tout fonctionne bien, les premiers résultats préliminaires pourraient être obtenus fin mars-début avril, estime le docteur Murgue. À moins que des résultats d’emblée très prometteurs ou au contraire pas très bons soient observés. » En tout cas, « si l’on souhaite des résultats plus affinés, il faut un peu de temps ».
Contre Ébola, du sang de patient guéri
Sans trop s’avancer sur le protocole de l’essai clinique français, certains aspects semblent définis. Administré par voie orale, le traitement suivra les mêmes posologies que pour la grippe. Les malades inclus, pas plus d'une cinquantaine, seront certainement des adultes en phase précoce de la maladie.
D’autres essais cliniques devraient être mis en place dans les prochains mois sur 8 molécules et 2 vaccins dans les pays touchés par l’épidémie d’Ébola. L’OMS a en effet donné son feu vert à des évaluations cliniques sur ces traitements expérimentaux. En revanche, elle n’a pas autorisé d’usage compassionnel.
« Seule l’utilisation de plasma de convalescents a été accordée aux pays concernés, précise Bernadette Murgue. Il s’agit de transfuser un malade avec du sang d’un patient guéri, contenant donc un taux d’anticorps potentiellement neutralisant plus important. » Réalisé dans une intention thérapeutique, cette technique peut limiter la réplication du virus. « En tout cas, cela a été fait en 1995 en République démocratique du Congo (RDC) à l’occasion d’une autre épidémie, explique-t-elle. Un article était alors paru en 1999 montrant des résultats encourageants. »
Source : Futura-science
Publié sur Actu Hazmat-Nrbc
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