La France va devenir plus chaude et plus pluvieuse d'ici à la fin du siècle, avec davantage d'épisodes météo extrêmes, conclut un rapport remis à la ministre de l'écologie Ségolène Royal, samedi 6 septembre, qui a annoncé à cette occasion des mesures d'économie d'énergie dans les bâtiments publics et le logement social.
Commandé par le ministère en 2010, ce rapport sur l'évolution du climat en France d'ici 2100 paraît juste avant la présentation au Parlement du projet de loi sur la transition énergétique, qui doit être une loi phare du quinquennat.
JUSQU'À 5 °C DE HAUSSE DES TEMPÉRATURES
A cause de la sécheresse, la terre est craquelée à certains endroits, comme ici près d'Ancenis en Loire Atlantique |
Les phénomènes météo extrêmes – vagues de chaleur, sécheresses, grosses pluies – seront plus marqués : d'ici 2100, les vagues de chaleur d'été pourront dépasser 20 jours dans le sud-est, voire 40 jours dans le scénario le plus pessimiste. Il faut aussi s'attendre à davantage d'épisodes de sécheresse dans le Midi, de 2 à 8 jours
supplémentaires, pouvant parfois toucher tout le pays.
DES CYCLONES TROPICAUX PLUS PUISSANTS
En revanche, les vagues de froid d'hiver vont se raréfier, avec 6 à 10 jours de grand froid en moins, notamment dans le Nord. Côté pluies, la France devrait connaître une légère hausse des précipitations moyennes, en été comme en hiver, comprise entre 0 et 0,42 mm/jour en moyenne. Les précipitations extrêmes vont, elles, augmenter dans la seconde partie du siècle sur une large partie du territoire métropolitain, une hausse de plus de 5 % allant jusqu'à 10 % dans le nord-est.
Outre-mer, les températures pourraient augmenter de 3,5 °C, alors que les précipitations devraient diminuer. La fréquence des cyclones tropicaux pourrait, elle aussi, diminuer à la fin du siècle mais leur force (vent, pluies) augmenter.
« CLÉ POUR AGIR »
La ministre de l'écologie a choisi de présenter ce rapport lors d'une visite dans le massif du Mont-Blanc, où le recul des glaciers illustre les changements du climat. « Ce rapport confirme les scénarios du changement climatique, avec des aspects très concrets pour la vie quotidienne en France. Cela aide à une prise de conscience, non pas pour un discours catastrophiste mais pour donner une clé pour agir », a-t-elle jugé.
Elle en a profité pour annoncer une nouvelle mesure d'économies d'énergie : « Tous les nouveaux bâtiments publics ou recevant des subventions publiques devront être à énergie positive », a-t-elle déclaré. Tout nouveau bâtiment public devrait donc désormais être construit de façon à produire davantage d'énergie qu'il n'en consomme. Cette obligation devait être inscrite dans le projet de loi présenté à l'Assemblée le 1er octobre, qui vise à réduire les émissions de gaz à effet de serre en France de 30 % d'ici 2030 et à atteindre 32 % d'énergie renouvelable.
Source : Le monde (planète)
Publié sur Nature en péril
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